top of page

Mélancolie de la Résistance

Création mondiale de l'opéra de Marc-André Dalbavie à la Staatsoper Unter den Linden Berlin

À la Staatsoper de Berlin, Marc-André Dalbavie adapte La Mélancolie de la résistance à l’opéra et à l’écran

"... L' »ange à manteau de postier » qu'est Valouchka, l'innocence que M. Esther échoue à protéger, est incarné par Philippe Jaroussky, dont le dernier monologue, celui où transparaît encore la pureté du personnage même quand il cède à la contagion des partisans de la destruction, est le sommet émotionnel de la soirée. Sa mère n'est autre que Sandrine Piau, qui sans avoir besoin de caricaturer son personnage dessine avec humour et finesse le portrait de cette incarnation de l'égoïsme paniqué des gens comme il faut. Particulièrement gratifiants vocalement, les deux rôles semblent avoir été écrits pour leurs interprètes..."

Dominique Adrian, ResMusica, 4 juillet 2024

DSC00193-1536x1024.jpg

Diapason d'Or pour l'album REFLET

1712088643675-66e4853e-5939-45dd-988a-bdfe56b61d37_1.png
1712088643675-66e4853e-5939-45dd-988a-bdfe56b61d37_2.png
Capture d’écran 2024-04-04 à 22.25.39.png
1712390458452-bda792fa-423a-400e-8837-fe428bc1ec6c_1.jpg
1712390458452-bda792fa-423a-400e-8837-fe428bc1ec6c_2.jpg

Sandrine Piau et Véronique Gens, l’éternelle jeunesse de deux voix jumelles

Par Thierry Hillériteau

Publié le 31/03/2024 à 17:24, Mis à jour le 31/03/2024 à 17:29

Trente-cinq ans après le lancement de leur carrière, les deux sopranos, venues du baroque, affichent une santé vocale insolente… Et publient simultanément deux disques chocs de mélodie française avec orchestre.

Le mois dernier, elles partageaient l’affiche d’Atys, de Lully, donné en version de concert à l’Opéra d’Avignon et au Théâtre Raymond Devos de Tourcoing, sous la houlette du Centre de musique baroque de Versailles, et la baguette du chef et flûtiste Alexis Kossenko. Tout un symbole, pour celles qui débutèrent presque en même temps dans la troupe des Arts Florissants, de William Christie. C’était en 1989, dans la production aixoise de The Fairy Queen, de Henry Purcell. À l’époque, Véronique Gens fréquentait déjà les Arts Flo depuis plusieurs années. Elle avait même participé, dans les chœurs, au côté d’un certain Hervé Niquet, à la mythique production d’Atys mise en scène par Jean-Marie Villégier. La première: celle de 1987…

Sandrine Piau, elle, venait tout juste de rejoindre l’aventure. Presque par hasard, après avoir rencontré Christie au conservatoire, où elle se destinait à devenir harpiste. À fréquenter les mêmes cercles baroques, leurs chemins auraient pu se croiser sans discontinuer au fil des ans, tant leurs voix sont complémentaires. À l’une, Sandrine Piau, les cimes et l’agilité d’un soprano léger, qui cultiva sa fraîcheur dans les sillons fertiles de Haendel et de Mozart sans mépriser le répertoire contemporain. À l’autre, Véronique Gens, l’épaisseur d’un soprano lyrique qui se nourrit de tragédie baroque ou classique, avant de s’épanouir dans la redécouverte d’un romantisme français qui fait la part belle au centre de la voix.

Le hasard de leurs parcours respectifs en a voulu autrement. Pourtant, les deux chanteuses, nées à un an d’écart, n’ont eu de cesse de poursuivre des destins parallèles. S’offrant toutes deux, chacune dans son registre, des échappées mozartiennes de premier plan. L’une plutôt Suzanne. L’autre plutôt Comtesse… Avant de s’épanouir ces dernières années dans la mélodie française. C’est à cette dernière que sont consacrés les deux albums qu’elles viennent de publier, à quelques semaines d’intervalle. Tous deux sous la même étiquette: Alpha. Tous deux aux titres aussi poétiques qu’évocateurs - Reflet pour Sandrine Piau, Paysage pour Véronique Gens. Et tous deux exclusivement consacrés à la mélodie française - ou en français - avec orchestre!

 

Un feu d’artifice

Deux programmes qui leur ressemblent: aussi différents sur la forme que complémentaires sur le fond. À Sandrine Piau «le feu d’artifice de couleurs et de miroitements» suscité par les rencontres entre Berlioz et Théophile Gautier, mais aussi Ravel et Mallarmé, Koechlin et Haraucourt, Britten et Hugo…
À Véronique Gens, la primeur d’un bouquet de redécouvertes savamment composé par le directeur du Palazzetto Bru Zane, Alexandre Dratwicki. Et glanés dans les champs encore sauvages d’un Théodore Dubois, d’un Fernand de La Tombelle ou d’un Reynaldo Hahn. «Lorsque Berlioz orchestre en 1856 son cycle de mélodies avec piano intitulé Les Nuits d’été, sait-il qu’il invente le genre de la mélodie avec orchestre?», interroge Dratwicki en prélude dans le livret du disque de Véronique Gens. Sandrine Piau lui répond en convoquant en ouverture de son disque le plus célèbre des airs des Nuits d’été, Le Spectre de la rose.

Fascinant jeu de miroirs, qui trouve son écho le plus troublant, quelques pistes plus loin, alors que les deux sopranos chantent exactement les mêmes vers de Verlaine. Ceux extraits de son non moins célèbre poème Le Ciel est par-dessus le toit. Mais mis en musique par deux compositeurs: Reynaldo Hahn dans la mélodie D’une prison, et Benjamin Britten dans ses Quatre chansons françaises. Comme si les deux musiciennes s’interpellaient par disque interposé, sur ces vers nostalgiques et évocateurs: «Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà, de ta jeunesse?»

 

Sacrée artiste de l’année

Car outre leurs débuts presque simultanés dans le baroque et leur passion partagée pour la mélodie française, Sandrine Piau et Véronique Gens ont un autre point commun des plus troublants: l’insolente santé vocale dont chacune fait encore preuve, plus de trente-cinq ans après le début de leur carrière. Une santé qui les a poussées à se défier amicalement, il y a deux ans, dans un programme d’airs et de duos composés pour deux prima donna «rivales» de légende du Siècle des lumières: la Dugazon et la Saint-Huberty (nées elles aussi avec un an d’écart!).

Une santé, surtout, qui transparaît dans chacun de leurs disques. Sans doute ne serait-il pas exagéré de parler, pour qualifier le disque Reflet, de «miracle d’une voix». Voix qui non seulement n’a pas pris une ride, mais dont le timbre incroyablement chaleureux et enveloppant semble gagner en profondeur de chant d’année en année sans que les aigus en pâtissent. Voix dont l’intelligibilité, la qualité de la diction, mais aussi l’intelligence du texte, nous emmène à chaque nouvel opus un peu plus loin dans la poésie, les phrasés, la longueur de souffle. Capable de colorer chaque syllabe avec une précision d’orfèvre, tout en conservant ce naturel idéal de justesse et d’intention. Jamais trop expressive.

Toute de fraîcheur et d’innocence. «Que de jeunesse emporte l’heure, Qui n’en rapporte jamais rien! Pourtant quelque chose demeure…», chante de son côté Véronique Gens sur la musique de Dubois. Difficile de ne pas voir dans ce quelque chose la permanence d’une voix qui n’a rien perdu elle non plus de son lyrisme et de son intelligence du texte. Au point d’avoir été couronnée l’an dernier, à juste titre, artiste de l’année par le très prestigieux magazine Gramophone!

Sandrine Piau: «Reflet» (Alpha), avec l’Orchestre Victor Hugo (dir. Jean-François Verdier). Véronique Gens: «Paysage», avec l’Orchestre de la radio de Munich (dir. Hervé Niquet).

Entretien du mois dans Opéra Magazine

199-sans-CAB-600x782.jpg

Je suis restée un lutin, et ma voix a suivi ce chemin

"... Au hasard des rencontres, une ancienne maîtrisienne, devenue harpiste, férue de la Seconde École de Vienne et de musique contemporaine, est entrée dans la classe de William Christie, au Conservatoire de Paris, avant de se retrouver sur une scène d’opéra. Trente-cinq ans plus tard – et sans que le temps semble avoir aucune prise sur sa voix –, la soprano française demeure, à la fois, en marge du milieu lyrique et incontournable. Reflet, son nouveau disque paru chez Alpha Classics, au programme duquel se côtoient Berlioz, Duparc, Koechlin, Debussy, Ravel et Britten, témoigne, à nouveau, de sa passion pour la mélodie – en l’occurrence française, et avec orchestre. À la scène, elle reprendra, en avril prochain, Despina, dans Cosi fan tutte, au Bayerische Staatsoper de Munich. Avant de participer à la création de Melancholie des Widerstands de Marc-André Dalbavie, le 30 juin, au Staatsoper de Berlin"...

 

Opéra Magazine, Mehdi Mahdavi, 29 janvier 2024

Entretien dans la revue Classica du mois de février

Tout part du silence et y revient

Après un programme de lieder allemands, Sandrine Piau vagabonde dans le jardin de la mélodie française et fixe des vertiges.

"... J'appartiens à la génération qui a connu l'âge d'or du disque, avec un foisonnement de premières mondiales: Campra, Rossi, Rameau ... Dans mes propres récitals, je me livre de manière plus intime, à travers les mots des poètes. Je déstructure de plus en plus les cycles pour vagabonder au gré de l'histoire que je souhaite raconter ..."

Classica, Olivier Bellamy, février 2024

IMG_20240204_120046.jpeg
Sortie de l'album Reflet
reflet-alpha1019-20231117151324-front.jpg
Diamant-OM.jpg

«  Clair Obscur (Alpha 727), dédié aux lieder allemands avec orchestre, explorait l’antagonisme entre ombre et lumière. Reflet convoque les nuances et transparences des mélodies françaises. Il y a dans le reflet l’idée d’un écho, l’ombre d’un double inquiétant, d’un scintillement pluriel, diffracté… Choc des mirages trompeurs, kaléidoscope des sens et des fulgurances, il entremêle en d’étranges correspondances la partition de nos vies, parées d’or et d’illusions », écrit Sandrine Piau. Berlioz, Gauthier, Britten, Hugo, Verlaine, Baudelaire, Duparc, Koechlin, Ravel, Mallarmé… les rencontres entre ces compositeurs et ces poètes « crée en moi un feu d’artifice de couleurs et de miroitements », conclut la soprano française qui signe ici son 14e enregistrement pour Alpha Classics.

Sandrine Piau dans l'émission "L'invité du jour" sur France Musique du 11 janvier

"La musique, par moments, arrête le temps"

https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/l-invite-e-du-jour/sandrine-piau-soprano-synesthete-5726066

Every velvety rendition is a gem

"...Given the velvety beauty and poise of Piau’s performances, it’s frustrating to get only one number, Le Spectre de la Rose, from Berlioz’s Les Nuits d’Été, and just two by Duparc (one of them L’Invitation au Voyage), but the chance to hear much less well known settings by Charles Koechlin – two of his very early Quatre Poèmes d’Edmond Haraucourt and one of his Trois Mélodies Op 17, Épiphanie, which seems to me a tiny masterpiece – is more than enough compensation. But, really, every one of Piau’s performances is a gem: every phrase is elegantly turned and inimitably coloured, every word is savoured and crystal clear..."

The Guardian, Andrew Clements, 4 janvier 2024

Quand je chante, je vois des couleurs ou des formes

"Avec Reflet, la chanteuse lyrique s’est plongée dans la mélodie française orchestrale, véritables poèmes sur notes. Un disque chatoyant qui convoque Debussy, Ravel, Berlioz, Britten, et les moins connus mais essentiels Henri Duparc et Charles Koechlin.

L'Humanité, Clément Garcia, 4 janvier 2024

reflet-alpha1019-20231117151324-back.jpg

One hour of concentrated French charm

"...This time the language is French, even when one of the composers is Benjamin Britten, and the fusion between the music and the shifting colours of her voice is deliciously complete. Nothing could be more beguiling than the opening track, Le Spectre de la rose from Berlioz’s Les Nuits d’été, where the sad caress of Piau’s phrasings come admirably blended with the muted sounds of the Orchestre Victor Hugo, conducted by Jean-François Verdier..."

The Times, Geoff Brown, 10 janvier 2024

Sandrine Piau recoit le Gramophone Award 2023 pour son album Rivales avec Véronique Gens

"...The album’s greatness lies not only in its sheer brilliance, but in the fact that it leaves you longing to hear and explore so much more..."

"...Véronique Gens and Sandrine Piau tell us that this wonderful album is simply ‘a prank, an imaginary conflict between two divas’, though it is in fact a great deal more than that. Its starting point is the seemingly cordial rivalry between Madame Dugazon and Madame Saint-Huberty, stars of the Opéra-Comique and Paris Opéra respectively in the last years of the ancien régime. Dugazon’s voice was light and bright, Saint-Huberty’s somewhat darker, a contrast replicated today by Piau and Gens. ‘Rivales’ consequently gives us arias from operas that each soprano sang, along with duets they could have performed together but probably didn’t..."

Gramophone, Tim Ashley, Octobre 2023

voice-ensemble-gramophone-awards-2023-winner.jpg
Capture d’écran 2023-10-07 à 17.03.09.png
Capture d’écran 2023-10-07 à 17.03.19.png

Sandrine Piau aux BBC Proms 2023

Pygmalion/Pichon review – fascinating and moving take on Mozart’s Requiem

... "Playing and choral singing had terrific immediacy – Pygmalion are an outstanding ensemble – and the solo quartet in the Requiem were comparably fine. Sandrine Piau replaced the indisposed Erin Morley, her silvery soprano beautifully contrasted with Beth Taylor’s wonderfully rich mezzo..."

The Guardian, Tim Ashley, 8 septembre 2023

Sortie de l'album Voyage Intime avec David Kadouch

"... Sandrine Piau l’interprète d’une voix dont, une fois encore, on admire la fraîcheur, la clarté du timbre et la souplesse admirablement préservées, ainsi que le vibrato jamais marqué. David Kadouch, dont on connaît le goût pour la musique de chambre, se plaît à différencier toucher et couleurs selon les styles et les atmosphères, attentif au chant et réceptif aux textes..."

(Opéra Magazine)

"... Malgré la (presque) génération qui les sépare, les deux protagonistes trouvent d’emblée le ton d’une véritable complicité tout en gardant intacte la part d’expressivité de chacun et sa contribution à l’élaboration collective..."

(Forum Opéra)

"...La sensibilité de ces deux artistes, que l’on sait délicate, se rencontre à merveille dans des œuvres qui requièrent cette unité d’âme..."

(Diapason)

"...L’approche de Sandrine Piau est bouleversante de simplicité et de maîtrise : aucun effet gratuit, rien que la calme appropriation de poèmes mythiques, restitués dans une sorte de détachement onirique qui ne les rend que plus puissants..."

(La Libre Belgique)

"...This is a glorious collaboration, and a wonderful record. If it doesn’t pick up some awards, it will probably only be because Sandrine Piau’s releases, particularly of baroque repertoire, tend to win so many of them anyway ... Perhaps the most jaw-droppingly effective section in pacing, flow and sheer attention of both singer and pianist to the detail of every nuance from beginning to end, are three Baudelaire settings by Debussy from the late 1880’s...."

(The Arts Desk)

"... we’re easily pulled into most of the songs by the vibrato-light clarity of Piau’s voice, and the delicate piano playing of David Kadouch ... It’s Liszt as well who finishes this skilful if not crucial album with “Comment, disaient-ils”, a glint of French sunshine that offers love as life’s best solution..."

(The Times)

"...It's a really immersive experience and they do make you reflect, they do make you think and look back on your life. I love the slight edge of vulnerability to her voice and at the same time there is a little bit of restraint, a little bit of coolness which perfectly suits this repertoire. I think they've done a fabulous job, so very high on my list this week..."

(BBC Radio 3)

"...A philosophical, emotional and geographic journey told through a superb selection of songs; Sandrine Piau is a profoundly poetic guide, David Kadouch her perfect travelling companion..."

(Gramophone)

"...The three Debussy pieces from his Cinq poèmes de Charles Baudelaire are among the highlights of the recital, exquisite in tone, line, nuance and vocal colour. These songs feature on numerous fine mélodie recitals, but few I know surpass these versions..."

(MusicWeb International)

bottom of page